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Guerre Israël-Hamas : deux otages israéliens libérés à Rafah, après une série de frappes qui ont fait une centaine de morts… Le point sur la journée de dimanche 11 février

Retrouvez ici notre point de situation publié hier
Les services de sécurité israéliens ont annoncé avoir libéré deux otages enlevés le 7 octobre par des combattants du Hamas lors d’une opération dans la nuit de dimanche 11 février à lundi 12 février, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. « Fernando Simon Marman, 60 ans, et Louis Har, 70 ans, ont été récupérés lors d’une opération nocturne à Rafah menée conjointement par l’armée le Shin Beth (sécurité intérieure) et la police israéliennes », selon un communiqué de ces services.
Auparavant, une série de frappes aériennes israéliennes sur Rafah ont fait « environ 100 morts », selon le bilan du ministère de la santé du Hamas, qui a ajouté que ces frappes ont touché 14 maisons et trois mosquées dans différents secteurs de la ville. L’armée israélienne a affirmé dans un communiqué avoir « mené une série de raids contre des cibles terroristes dans le sud de la bande de Gaza ».
La France, vivement préoccupée après les bombardements israéliens de Rafah (sud de la bande de Gaza), a exhorté, dimanche 11 février, Israël à l’arrêt des combats. « Une offensive israélienne à grande échelle à Rafah créerait une situation humanitaire catastrophique d’une nouvelle dimension et injustifiable », a réagi le porte-parole adjoint du ministère des affaires étrangères, Christophe Lemoine. « Afin d’éviter un désastre, nous réitérons notre appel à un arrêt des combats », a-t-il ajouté dans un communiqué.
Paris rappelle que « Rafah est aujourd’hui un lieu où plus de 1,3 million de personnes se réfugient. C’est aussi un point de passage vital pour acheminer l’aide humanitaire pour la population de Gaza », insiste le porte-parole du Quai d’Orsay.
« A Gaza comme partout ailleurs, la France s’oppose à tout déplacement forcé de populations, proscrit par le droit international humanitaire », a commenté Christophe Lemoine. « L’avenir de la bande de Gaza et de ses habitants ne pourra s’inscrire que dans un Etat palestinien vivant en paix et en sécurité aux côtés d’Israël », a-t-il également ajouté.
Le premier ministre israélien persistait dimanche dans sa volonté de lancer une offensive militaire contre Rafah. « La victoire est à portée de main. Nous allons le faire », a déclaré Benyamin Nétanyahou dans un entretien à la chaîne ABC News diffusé dimanche, qualifiant Rafah de « dernier bastion » du mouvement islamiste.
« Ceux qui disent qu’il ne faut absolument pas entrer dans Rafah sont en réalité en train de nous dire qu’il faut perdre la guerre, et laisser le Hamas sur place », a-t-il affirmé. Israël assurera « un passage sécurisé à la population civile pour qu’elle puisse quitter » les lieux, a-t-il soutenu. « Nous mettons au point un dispositif détaillé pour y parvenir, a-t-il ajouté. Nous n’abordons pas cela avec désinvolture. » Il a mentionné les zones au nord de Rafah qui ont été dégagées et pourraient, selon lui, être utilisées comme zones sécurisées pour les civils.
Le président américain, Joe Biden, a exhorté, dimanche par téléphone, Benyamin Nétanyahou à ne pas entreprendre d’opération militaire à Rafah, « sans plan crédible et réalisable » pour protéger la population, a rapporté la Maison Blanche dans un communiqué.
Les combats semblaient particulièrement intenses dimanche à quelques kilomètres au nord, à Khan Younès, l’un des bastions du commandement du Hamas, où l’armée israélienne traque ses combattants depuis plusieurs semaines. Des correspondants de l’Agence France-Presse (AFP) ont entendu des explosions régulières, des avions en survol et vu plusieurs panaches de fumée noire s’élever de la ville et de ses environs.
Le Hamas a averti dimanche qu’une offensive militaire israélienne contre Rafah menacerait les négociations en cours sur un échange d’otages et de Palestiniens détenus par Israël.
Ce que le premier ministre israélien et l’armée « n’ont pas réussi à faire en plus de quatre mois, ils échoueront à le faire quel que soit le temps que la guerre durera », a assuré dimanche à l’AFP un responsable du Hamas.
Le ministère de la santé du Hamas a annoncé dimanche un bilan de 28 176 personnes tuées, dont 112 sont mortes au cours des dernières vingt-quatre heures, et de 67 784 personnes blessées depuis le début de la guerre. Ce bilan n’a pas pu être vérifié de manière indépendante.
Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a appelé dimanche à exclure Israël de l’Organisation des Nations unies (ONU), en célébrant le 45e anniversaire de la révolution islamique, marqué par des rassemblements à Téhéran et dans les grandes villes d’Iran.
Car « ce qui arrive à Gaza aujourd’hui est un crime contre l’humanité, et les soutiens de ce régime criminel sont les Etats-Unis et certains pays occidentaux », a-t-il déclaré au cours d’un discours prononcé devant des milliers de personnes rassemblées place Azadi (« Liberté ») dans la capitale, Téhéran, en ce jour férié.
Le président Raïssi a accusé Israël d’avoir « violé quatre cents déclarations, résolutions et accords » conclus au sein des « organisations internationales ».
La guerre entre Israël et le Hamas a ravagé l’économie palestinienne en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, a déclaré dimanche la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI). « Les perspectives désastreuses de l’économie palestinienne s’aggravent à mesure que le conflit se poursuit », a ajouté Kristalina Georgieva, lors du sommet mondial des gouvernements à Dubaï.
« Seules une paix durable et une solution politique changeront fondamentalement la situation, a-t-elle estimé. Sur le plan économique, l’impact du conflit a été dévastateur. »
Dans la bande de Gaza, l’activité économique a chuté de 80 % d’octobre à décembre 2023 par rapport à la même période en 2022, selon la directrice du FMI. En Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967, la baisse a été de 22 %, a-t-elle précisé.
Le Monde
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